biographie
1957-1963
1957 Début d’une série de pastels qu'il poursuivra jusqu'en 1961. Hans
Hartung et Anna-Eva Bergman se marient à nouveau.
Importante retrospective itinérente en Allemagne (85 tableaux de
1932 à 1956, dessins et aquarelles de 1921 à 1954, gravures et
lithographies) début en janvier au Kestner-Gesellschaft, Hanovre
puis, Württembergische Staatsgalerie, Stuttgart - Haus am
Waldsee, Berlin - Kunsthalle, Hambourg - Germanisches
Nationalmuseum, Nuremberg - Kölnischer Kunstverein, Cologne.
En mars Hartung, Kleeman Galleries, New York.
Participe à Art Abstrait, Les Premières Génération, Musée d’Art et
d’Industrie, St-Etienne.
ŒUVRE IMPRIMÉ
" […] chez Jean Pons. Il avait une cave, au-dessous d'un magasin
de mode, assez petit, que tenait sa femme. La boutique était petite,
mais l'escalier qui descendait dans la cave était encore plus
petit, plus étroit, et plus abrupt; c'était assez difficile pour moi, et
en bas il n'y avait pratiquement pas d'air. Par contre il y avait des
pierres, des pierres pas trop grandes mais des pierres. Nous avons
donc appris la litho, et vu clairement en travaillant, les
différences entre ces deux possibilités, celles de la gravure
et ensuite de la litho.
[…] Les pierres n'étaient pas de très bonnes qualité, d'une belle
finition. Les bords étaient comme ils étaient et cela me gênait
beaucoup : il fallait toujours faire un carré là-dessus avec une
bande de scotch ou de papier adhésif. Comment pouvait-on encore
sentir la pierre comme cela ?" (1)
Vingt-neuf gravures sous forme d'autographies voient le jour chez
Jean Pons à Paris (dessins au crayon ou à la brosse sur papier,
reportés sur pierre ou sur zinc).
HH ne dessine pas directement sur la pierre, la technique de
l'autographie lui permet de dessiner, chez lui ou à l'imprimerie,
sur des papiers spéciaux. Il peut ainsi trier les dessins à reproduire,
pour les soumettre à l'imprimeur. Il met ensuite au point de
nombreuses questions avec celui-ci :
les corrections du dessin, l'ajout d'un fonds de couleur, le tirage et
le nombre d'épreuves à imprimer.
Cette technique comporte un autre avantage: le dessin créé sera
présenté dans le même sens, contrairement au travail direct sur la
pierre, qui lui, inverse le sujet lors des tirages. La gestuelle est
restituée fidèlement.
HH exploite désormais les ressources de la
technique lithographique en tant que mode de reproduction,
fabrication de multiples.
Il produit des lithographies en grand nombre (50, 75 ou 100
épreuves pour chaque édition). Plus du tiers des lithographies sont
réalisées pour des musées, galeries et éditeurs.
La grande majorité des dessins en noir (sans fonds ni couleur)
seront gardées pour l'artiste. Il les fera tirer, de cas en cas, de 25
à 100 épreuves.
L 30 - RMM 106 |
L 28 - RMM 104 |
L 29 - RMM 105 |
L 21 - RMM 97 |
L 23 - RMM 99 |
L 25 - RMM 101 |
L 26 - RMM 102 |
L 27 - RMM 103 |
L 33 - RMM 109 |
L 35, essai et tirage en noir - RMM 111 |
G 27 - RMM 115 |
1958 A Paris, Hans Hartung et Anna-Eva Bergman s'installent dans une
maison cubique construite en 1928 par l'architecte Zielinski, non
loin du parc Montsouris, rue Gauguet. D'après leurs propres plans,
ils font surélever le bâtiment pour disposer chacun d'un atelier
par étage.
Les expositions personnelles de 1958 présentent essentiellement
des œuvres sur papier. En avril, Moderne Galerie Otto Stangl,
Munich. Mai, Il Segno, Hans Hartung - Pastels et gravures, Rome.
Juin, Galleria Blu, Hans Hartung, Milan. Novembre, Galerie de
France , Paris.
Il reçoit en juin le Prix Rubens de la Ville de Siegen.
Participation à de nombreuses expositions collectives : De
l'Impressionnisme à nos jours, Musée National d'Art Moderne,
Paris - Origine de l'art informel, Galerie Rive Droite, Paris - Cinquante ans d'art moderne, Exposition internationale de
Bruxelles, Pavillon Français, Bruxelles - Peintures informelles,
Galerie Beyeler, Bâle - Orient Occident, Musée Cernuschi, Paris.
- Membre correspondant de la Bayerische Akademie der schönen
Künste, Munich
ŒUVRE IMPRIMÉ
Estampes présentées:
- Librairie-Galerie La Hune, Hans Hartung -
Lithographies, Paris (juin-juillet)
HH réalise une grande suite imprimée chez Patris à Paris, composée
de lithographies, d'une zincographie et d'autographies.
HH change d'imprimeur, c'est l'occasion pour lui d'explorer des
outils inconnus, de s'imprégner d'un environnement nouveau qui
aurait pu influer sur sa gravure. Cette série est pourtant la poursuite
de sa démarche de l'année précédente.
Le dessin au crayon lithographique est traité un peu plus
librement.
L 39 - RMM 118 |
L 47 - RMM 126 |
L 62 - RMM 141 |
L 38 - RMM 117 |
L 42 - RMM 121 |
L 51 - RMM 130 |
L 57 - RMM 136 |
L 37 - RMM 116 |
L 61 - RMM 140 |
L 42 - RMM 121 |
L 59 - RMM 138 |
L 73 - RMM 152 |
L 76 - RMM 155 |
L 78 - RMM 157 |
1959 Début de l'installation rue Gauguet et de la constitution d'un vaste
catalogue de son œuvre. Cet inventaire, qui sera effectué jusqu'à
sa mort est documenté par une reproduction photographique et de
nombreux éléments descriptifs.
Les œuvres créees en 1959 sont trés majoritairement sur papier.
Seules 6 toiles sont produites cette année.
En mars Hartung Drawing, Kleemann Galleries, New-York, en
juillet première retrospective en France Hartung, Musée d’Antibes,
Chateau Grimaldi (qui deviendra le Musée Picasso).
Participation à la Documenta II 1960
HH et Anna-Eva achètent un champ d'oliviers de deux hectares
près d'Antibes.
Expérimentation de couleurs vinylique pour sa peinture, séchant
rapidement et pouvant être dilués : elles lui permettent de parvenir
spontanément, sans passer par le report d'esquisses, à la
forme recherchée, sur des toiles de grand format. Premier pastel
sur carton baryté.
" Dès 1960, je me mis à improviser directement, même sur les
grandes toiles, sans passer par des esquisses préalables […]
Souvent je ne touche pas à certains accidents, certaines ratures
ou contradictions qui ont influé sur la création du tableau et qui lui
ont donné plus de vie." (2)
Monographie sur Hans Hartung de R.V. Gindertael
Première publication sur l’œuvre photographique de Hartung dans
la revue Camera.
Grand Prix International de Peinture (à l'unanimité), XXXe Biennale
de Venise où une salle du pavillon français est consacrée à son
œuvre. Parmi les peintres sélectionnés pour exposer dans les différents
pavillons nationaux de la Biennale , Victor Pasmore représente
la Grande Bretagne, Philip Guston, les Etats-Unis, Hans
Hartung, la France, Willi Baumeister, l'Allemagne. Quant au
pavillon central, il accueille, entre autres, Jean Fautrier, Jorge
Piqueras ou encore Luigi Spazzapan. À Fautrier est attribué le
Grand Prix de la Biennale de Venise.
* Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres
1961
Nouvelle phase caractérisée par le grattage de lignes graphiques
dans la peinture encore fraîche. Hartung pratique l'expérimentation
systématique d'un grand nombre d'outils servant à peindre et
à abraser; dont il établit le catalogue descriptif par groupes
d'instruments selon l'effet particulier donné sur la toile.
En juin, Hartung Œuvres de 1922 à 1939, Galerie de France, Paris
- Libreria Einaudi, HH - Pastels, gravures, lithographies, Rome
En octobre à Paris, première rencontre avec Franz Larese, responsable
de l'atelier Im-Erker, de Saint-Gall.
1962 La proportion d’œuvres sur papier et de toiles s’inverse en 1962,
plus de 300 toiles pour un dizaine d’œuvres sur papier et carton.
Les lignes obtenues par grattage se réduisent de plus en plus à
quelques griffures qui s'inscrivent dans les surfaces obtenues par
pulvérisation.
" Pendant cette période de "grattage" s'infiltrait lentement une tendance
aux grandes surfaces soufflées. Mon travail alors, à cette
époque, était le résultat de la rencontre entre deux techniques qui,
toutes deux, me permettaient des formes et des signes que je
cherchais à extérioriser. J'avais trouvé un moyen pour souffler la
couleur sur la surface de la toile - d'abord à l'aide d'un aspirateur
inversé et plus tard par l'air comprimé - et j'employais ces deux
techniques simultanément." (2)
En octobre première présentation du travail sur toiles de grand
format expérimenté depuis 1960
Hans Hartung - Cinquante œuvres
nouvelles, Galerie de France, Paris
ŒUVRE IMPRIMÉ
Estampes présentées:
- Cercle Noroît, Hans Hartung (lithographies), Arras
Première expérience à Saint-Gall, chez Erker, librairie, galerie d'art
et atelier lithographique, fondé par Jürg Janett et Franz Larese en
1958.
C'est le début d'une longue collaboration permettant l'impression
de 236 estampes, de 36 éditions associés aux divers noms de Galerie Im
Erker, Editions Erker, Erker-Presse, Erker-Verlag ou Erker/Galerie-Verlag-Presse, ainsi qu'a
des expositions, qui iront jusqu'en 1976.
Les contacts entre Franz Larese et HH commencent par des
échanges téléphoniques et de nombreux rendez-vous à Paris.
L'artiste ne se rendra physiquement dans les ateliers, que l'année
suivante.
La distance sans doute (l'extrême nord-est de la Suisse pour
Saint-Gall) et l'expérimentation d'un atelier inconnu l'amènent probablement
à proposer, dans un premier temps, des papiers autographiques (crayon et pinceau),
réalisés des années auparavant. Ces sujets seront reportés
sur pierres lithographiques par l'imprimeur et tirés, pour la plupart,
à 75 épreuves (L 81 à L 89).
L 85 - RMM 162 | L 87 - RMM 164 |
1963 Année exceptionnelle. HH fait preuve d'une activité débordante,
dans la production de sa peinture, les nombreuses expositions qui
lui sont consacrées, ainsi que les voyages qu'il effectue pour suivre
les présentations de son œuvre.
" Je dois dire que je n'ai jamais autant peint qu'en ce moment,
dans toute ma carrière. Jadis j'hésitais longtemps avant d'entreprendre
une toile; je me préparais dans de très nombreux dessins.
Aujourd'hui j'ose commencer directement sur le tableau." (6)
" Aujourd'hui, je ne vends plus, je conserve [mes toiles], me disant
qu'un jour, peut-être, je voudrai les rassembler, faire une fondation
[...]. C'est un bonheur pour un peintre que d'être le maître de
son œuvre." (6)
Exposition rétrospective itinérante (120 toiles, 150 dessins et pastels,
une sculpture). En février, Hans Hartung, Kunsthaus, Zurich
puis, Museum des 20. Jahrhunderts, Vienne - Kunstverein,
Düsseldorf - Palais des Beaux-Arts, Bruxelles - Stedelijk Museum,
Amsterdam.
En octobre, Hans Hartung, Galerie "Im Erker", Saint-Gall.
En novembre Hans Hartung, Paris Galerie Günter Franke, Munich.
" Je suis allé à Saint-Gall pour faire des lithographies avec Anna-
Eva Bergman et pour exposer des œuvres récentes dans une
galerie. [...] A Saint-Gall, à la Galerie Im Erker, j'exposais une
quinzaine de tableaux récents." (6)
ŒUVRE IMPRIMÉ
Estampes présentées:
- Neue Grafik (production lithographique 1962-1963),
Saint-Gall
Deux expositions ont lieu en Suisse. Hartung fera le déplacement.
C'est sans doute en février, à l'occasion de sa venue à Zurich pour
l'ouverture de son exposition au Kunsthaus, que HH poursuit son
voyage jusqu'à Saint-Gall. Il découvre les espaces et l'ambiance
des ateliers Erker. Il revient pour deux séjours (du 29 avril au 18
mai, puis du 18 au 22 octobre) et réalise trente-quatre lithographies
et une linogravure.
Dans l'atelier, il travaille directement sur les pierres, avec Franz
Larese et ses collaborateurs. Hartung doit certainement apprécier
l'atmosphère du lieu, faite d'un travail d'équipe comprenant les
techniciens (fins connaisseurs du métier), les collaborateurs (occupés
à la préparation des encres, du papier, aidant au travail sur les
presses) et des responsables d'atelier (également éditeurs et
galeristes). Il est entouré de spécialistes. Outre la nécessité liée à
son handicap, c'est peut-être, cette atmosphère, faite d'organisation,
d'échanges et de concentration qui lui inspirera l'organisation
de son atelier, secondé d'assistants et d'aides, lors de son installation
à Antibes dès 1973.
"… on allait en Suisse, pour, disons, dix jours, qui devenaient
quinze jours éventuellement, et Larèse le lithographe savait que je
ne peux pas travailler quand il n'y a pas la musique que j'aime,
pas n'importe laquelle, hein, attention… si bien que dans son atelier,
il y avait une chaîne, les disques que je voulais… En conséquence
si tout le monde est de bonne humeur, s'il y a l'enthousiasme
nécessaire, de tous ceux qui aident avec la musique, cela
crée vraiment une euphorie dans laquelle on peut travailler beaucoup.
Et souvent j'ai fait davantage que prévu. » (1)
La liberté du dessin traité directement sur la pierre lithographique
explose littéralement.
" … si vous avez une belle pierre, avec peut-être quelques bosses,
mais enfin, qui sont restées belles, vous les utilisez au maximum,
tout de suite, et ces pierres-là, dès le commencement, c'est une
inspiration." - (1)
Le crayon (aidé parfois du grattoir), appliqué au trait, en aplats ou
modulé, parfois velouté, mais toujours incisif, restitue toute la vitalité
de son expression, (L 90 à L 122).
L 112 - RMM 190 |
L 113 - RMM 191 |
L 118 - RMM 196 |
L 92 - RMM 170 |
L 97 - RMM 175 |
L 115 - RMM 193 |
L 108 - RMM 196 |
L 117 - RMM 186 |
L 116 - RMM 194 - Edition pour la Documenta Foundation, Kassel |
L 91 - RMM 169 - Edition pour le Kunsthaus, Zurich |
L 99 - RMM 177 Linogravure exécutée à l'aide d'une pointe et encrée de deux manières : roulée en noir (tailles blanches), et encrée en taille-douce (traits noirs) |