biographie
1938-1956
1938 Séparation d'avec Anna-Eva, qui se rend en Italie pour se soigner.
Quelque temps après, le divorce est prononcé à la demande d'
Anna-Eva Bergman. L'ambassade d'Allemagne lui retire son passeport, son existence
entière devient de plus en plus difficile. "Je me sentais persécuté, oui, même en France. Tout le monde
se méfiait de moi, et je me méfiais de tout le monde." (11)
Il trouve refuge pour un an dans l'appartement d'Henri Goetz et
travaille dans l'atelier de Julio González auquel il se lie d'une étroite
amitié; début d’une relation avec Roberta Gonzalez, fille du
sculpteur.
Création d'une sculpture (et d'une autre, restée inachevée) exposée
au salon des Surindépendants
En juillet participation à Exhibition of twentieth Century German
Art, New Burlington Galleries, Londres.
En novembre, participation à Exhibition of collages papiers-collés
and photo-montages Guggenheim Jeune, Londres.
ŒUVRE IMPRIMÉ
Il emploie des techniques diverses (de multiples pointes ou gros
burins, ainsi que le traitement par oxydation), qui semblent inspirées
du savoir-faire de Gonzalez. Le fond des plaques, passablement
oxydé, rend la lecture de l'image difficile.
Les sujets sont désormais abstraits.
[Composition abstraite I] - RMM 26 |
[COMPOSITION ABSTRAITE III], [1938/1939] - RMM 28 Le sujet présenté verticalement a été orienté horizontalement par la suite. |
1939 Avril, Galerie Henriette, Roberta Gonzalez et Hans Hartung -
Dessins et pastels, Paris.
En mai, participation à Abstact Concrete Art, Guggeheim Jeune,
Londres.
En juillet , Réalités Nouvelles, Galerie Charpentier, Paris (est présenté un dessin,
sans mention au catalogue, car HH n'a été accepté qu'au dernier
moment grâce à l'insistance de Jean Hélion).
Le 22 juillet, il épouse Roberta González.
En septembre, Il est retenu 10 jours au stade de Colombes puis 4
semaines au camp de Meslay en Maine.
Le 26 décembre il signe son engagement dans la Légion
Etrangère, sous le pseudonyme de Jean Gauthier, et est envoyé en
Afrique du Nord pour recevoir une formation militaire.
Reproduction de Sculpture 1938 dans Partisan Review, New-York
1940-41 Démobilisation après l'armistice le 7 octobre; Hartung revient en
France, dans la zone libre et vit auprès de la famille González,
réfugiée dans le Lot. Il travaille comme ouvrier agricole auprès du
châtelain de la région et ne pratique qu'occasionnellement son art.
En 1940, T 1938-2 est exposé et reproduit dans Museum of
Living Art, NewYork
En 1941, reproduction d’un dessin dans Partisan Review, New-York
1942-44 En mars 1942, Julio González meurt.
En mai 1943. à la suite de
l'occupation du sud de la France, Hartung prend la fuite en Espagne
où il est arrêté par la garde civile et emprisonné dans les geôles de
Figueras, Gerone, Barcelone et au camp de Mirando de Ebro.
Après sept mois de captivité, déplacé au Maroc il s'engage dans
l'armée régulière française, mais il est renvoyé de force dans la
légion étrangère en raison de sa nationalité allemande.
Le 20 novembre 1944, lors d'une attaque à Belfort, en tant que
brancardier, il est gravement blessé : et sera amputé de la jambe
droite.
1945 Durant l'été, Hartung retourne à Arcueil. Il apprend que la plupart
des toiles de ses débuts (jusqu'en 1932), restées à Leipzig chez sa
soeur, ont été détruites par un bombardement.
Il reprend courageusement le travail, après six années perdues
pour la peinture. " Mes dessins étaient traversés de traits entortillés, étranges,
embourbés, désespérés comme des griffures […]
C'était une peinture véhémente, révoltée. Comme moi-même.
J'avais le sentiment d'avoir été floué. A part quelques Français qui
avaient été mobilisés, les autres peintres avaient tous passé la
guerre réfugiés quelque part. Ils n'avaient cessé de travailler, de
progresser." (2)
Participation aux Surindépendants.
1946 Février, expositions de groupes, Salle du centre des recherches rue
Cujas, Galerie Denise René, en mai, exposition personnelle Jean
Hartung, chez Hans Ulrich Gasser, Zurich.
Le 9 novembre, Hartung obtient la nationalité française, et reçoit
des décorations (Médaille militaire, Croix de guerre et Légion
d'honneur).
ŒUVRE IMPRIMÉ
HH crée cinq premières lithographies qu'il dessine sur les pierres
de l'atelier Desjobert, à Paris. Les sujets, de formats assez modestes,
sont restitués à partir de dessins antérieurs à la guerre.
Ces figures sont totalement emblématiques de l'orientation abstraite
de l'artiste.
mine de plomb, 1935 |
encre, 1938 |
encre, 1938 |
pastel, 1940 |
L 01 - RMM 29 |
L 02 - RMM 30 | L 03 - RMM 31 |
L 05 - RMM 33 |
ART ABSTRAIT - 12 Lithographies originales, préface de
Charles
Estienne, Editions Opéra, Paris 1946 Avec Deyrolle, Del-Marle, Dewasne, Domela, Engel-Pak, Fleischmann, Hartung, Misztrik de Monda, Poliakoff, Raymond, Schneider, Warb L 04 - RMM 32 |
1947 Février, Hans Hartung, Galerie Lydia Conti , Paris (ouverture de la
galerie et préface de Madeleine Rousseau)
Juillet participation au Salon des Réalités Nouvelles.
Le cinéaste Alain Resnais tourne un film sur Hartung qui sera présenté
en Allemagne en 1948, et à la Librairie-Galerie La Hune en
1950.
ŒUVRE IMPRIMÉ
" ...Lorsque j'eus suffisamment d'argent pour acheter du matériel
presqu'autant que je voulais, pendant deux ans, et ce pour la première
fois, je n'ai fait que du pastel, des eaux-fortes et des lithographies
que j'exécutais sans préparation, directement sur le
papier, le cuivre ou la pierre." (12)
Première expérience de taille-douce pratiquée avec une belle
diversité de procédés (vernis mou, eau-forte, pointe sèche, morsure
directe et burin). Les cuivres sont vraisemblablement imprimés
chez Lacourière plus tardivement. " Ensuite une douzaine de gravures en 1947. Format en général
16/11 cms. Jusque là uniquement des gravures en noir et blanc
en utilisant la pointe sèche, soit l'eau-forte, rarement l'aquatinte." (4)
C'est sans doute à l'occasion du projet de livre pour Aimé Césaire
que HH est "entré en gravure" et qu'il a, dans la foulée, réalisé
cette suite dont seules quelques épreuves furent tirées, excepté
l'une d'elle qu'il fera reproduire à 25 épreuves pour lui-même.
G 010 - RMM 43 |
G 04 - RMM 37 |
G 07 - RMM 40 |
G 011 - RMM 44 |
G 08 - RMM 41 |
encre, 1947 |
dessin | SOLEIL COU-COUPÉ,
Edition K, collection Le Quadrangle, Paris 1948 G 05, gravure, créée en 1947 RMM 38 et dessin |
1948 En février, Galerie Lydia Conti, Hans Hartung, Dessins 1922 - 1948,
Paris puis participation à Prise de Terre, Galerie René Breteau,
Paris.
En avril, participation à HWPSMTB, Galerie Colette Allendy, Paris.
En juillet, participation au Salon des Réalités Nouvelles.
Puis Biennale de Venise et participation à l'exposition itinérante, Wanderausstellung französischer abstrakter Malerei, organisée par
Ottomar Domnick, Stuttgart, Munich, Düsseldorf, Hanovre,
Francfort, Wuppertal, Casse.
Fin 1948, premier retour en Allemagne; séjour chez Ottomar
Domnick à Stuttgard où il réalise plusieurs toiles.
1949 En janvier, Peter Foldes and Hans Hartung, The Hanover Gallery,
Londres.
En avril Hans Hartung, Moderne Galerie Otto Sangl, Munich.
En octobre participation à Painted in 1949, Betty Parsons Gallery,
New-York.
Publication de la première monographie consacrée à Hartung, textes
de Madeleine Rousseau et Ottomar Domnick et préface de
James Johnson Sweeney, Domnick Verlag, Stuttgart
ŒUVRE IMPRIMÉ
Premières estampes en couleur (sans doute des dessins reportés sur zinc) pour l'édition de l'album milanais.
ALBUM DEL EDIZIONI DEL MILIONE, introduction
de Beniamino Joppolo, Milan 1949 avec Dominguez, Birolli, Gischia, Bordoni, Morlotti, Pignon et Pizzinato L 07 et L 08 - RMM 46 et 47 |
1950-1951 En avril 1950, participation à l'exposition à la première exposition
de Advancing French Art, Galerie Louis Carré, New-York
En mars 1951, participation à Véhémences confrontées, Galerie
Nina Dausset, Paris, en avril Galerie Louis Carré, avec Schneider et
Lanskoy, Paris, puis Galerie d’Art Moderne, Bâle, Hans Hartung.
Août Galerie Der Spiegel, Hans Hartung Pastelle und Zeichnungen,
Cologne
* Décoration, chevalier de la Légion d'honneur
1952 Février, Kunsthalle, Basel, Hans Hartung - Walter Bodmer, juin
Biennale de Venise , octobre Galerie Rudolf Probst, Hans Hartung,
Mannheim.
Pour la première fois depuis leur séparation de 1937, Hartung rencontre
à nouveau Anna-Eva Bergman, revenue en France. Leur
relation reprend. Et l'un et l'autre se séparent de leur époux
respectif.
ŒUVRE IMPRIMÉ
HH pratique la lithographie (avec des crayons, pinceaux et grattoirs) chez Jean Pons. Pour quatre de ces planches en couleur, il recourt à la combinaison de plusieurs pierres.
L 1 - RMM 48 |
L 2 - RMM 49 |
L 3 - RMM 50 |
L 8, essai couleur et tirage définitif - RMM 55 |
1953 Janvier, The Lefevre Gallery, Paintings by Hans Hartung, Londres.
Décembre participation à Youger European Painters, The Solomon
R. Guggenheim Museum, New-York.
HH s'installe avec Anna-Eva Bergman dans un atelier situé 7, rue
Cels à Paris.
ŒUVRE IMPRIMÉ
Estampes présentées:G 11 - RMM 70 |
G 22 - RMM 81 |
G 26 - RMM 85 |
G 013, plaque du fond et épreuve - RMM 57 |
G 2, essais et épreuve définitive - RMM 61 |
T 1951-26 |
G 7, essais et épreuve définitive - RMM 66 |
G 9 - RMM 68 |
G 13- RMM 71 |
1954 Avril, rétrospective, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles.
Participation à la Biennale de Venise.
"[Nous avons] passé les printemps et les automnes (1954 à 1958)
dans une villa au bord de la Méditerranée. J'y fis alors beaucoup
de photos de cailloux, mais surtout des centaines et des centaines
de dessins à l'encre de Chine. Ils ont eu une forte influence sur
ma peinture de cette époque où de grands signes noirs apparaissent
sur des fonds de vert froid très clair, de rouge minium ou
d'autres couleurs." (2)
Expositions d'estampes:
- La Hune, L'œuvre gravé de Hans Hartung, Paris
1955 En juillet, participation à la première Documenta à Kassel
Expositions d'estampes:
- Moderna Galerija, Exposition internationale de gravure,
Ljubljana
HH sera présenté à la Biennale jusqu'à 1979.
1956 En novembre, Hans Hartung Peintures récentes, Galerie de
France, Paris. La Galerie de France, sous la direction de Myriam
Prévot et Gildo Caputo, représentera Hartung juqu’en 1980.
Puis en novembre aussi, Hartung Dessins 1921-1938, Galerie
Craven, Paris.
- Membre extraordinaire de l'Akademie des Künste, Berlin