HANS HARTUNG Les estampes ------------------------------------- Catalogue raisonné Rainer Michael Mason
RMM 531

L 1977-11, 1977
photo-autographie sur zinc (rouleau encreur et crayon sur acétate), en noir à inflexion indigo et rouge sang, sur vélin d’Arches (ou japon nacré)
360 x 300 / 565 x 450 mm (format moyen)

I. Epreuves
        1er état
(en noir seulement; les croix de repère noires sont bien visibles en pied) 
a. (3) épreuves sans aucune inscription, marquées du timbre sec AHH (Identification 2007)
        2e état
(en noir et rouge sang; les croix de repère en noir et en rouge sont visibles)
b. (3) épreuves sans aucune inscription, marquées du timbre sec AHH (Identification 2007)
        3e état
(les croix de repère ont été effacées)
diverses épreuves, soit :
c. (1) portant Bon à tirer 2. Bien. / 1. (de la main de HH) et les cotes 7,4 / 8 / 7,4 (pour les marges) et 30 / 36 (pour les dimensions de l’image)  
d. portant Bon à tirer / HH.RR

II. Edition
d. comme indiqué au colophon
(soit 90 épreuves sur vélin d’Arches et dix sur japon [?: nacré])
e. + (3) épreuves sur Arches, seulement signées H—t—g

Pierre Chave, Vence / Editions F.B. [François Bénichou], Paris
La foudre pilote l’univers, pl. I


La matrice acétate, préparée au crayon lithographique et à l’encre d’imprimerie, existe (FHH, cession Pierre Chave 2008); elle présente l’inscription [oblique] le Haut Teinte / carmin leger ou / Jaune citron. Le montage de la photographie L 1977-11 de la «cartothèque photographique» consigne: Héraclite / Edit. Bénichou / (Chave) / Noir / avec / du rouge / en haut. Le «3e bordereau Chave» documente: Le 12/12/77 / L 1977-11  rouge } .

 


Document sans nom

LA FOUDRE PILOTE L’UNIVERS, 1977 

        531-533

3 zincographies en couleur pour Héraclite, La foudre pilote l’univers, Editions F.B. [François Bénichou], Paris 1977, dont colophon:
         «La foudre pilote l’univers» s’achève d’imprimer le 15 / décembre 1977 pour les Editions F.B. – Paris. //
         Hans Hartung a choisi les 10 fragments d’Héraclite qui / en constituent le texte et les a accompagnés de trois / lithographies originales signées et numérotées. //
         Le tirage en a été limité à 90 exemplaires sur papier / d’Arches comportant les trois lithographies signées et /
numérotées de 1 à 90. //
         Dix exemplaires marqués de Un à Dix comportent en / outre une suite des lithographies sur Japon signées et / numérotées de I à X. //
         Pierre Chave a exécuté le tirage des lithographies sur ses / presses à Vence. //
         Le texte, composé en Athénæum, a été imprimé dans / l’atelier de Pierre Jean Mathan à Boulogne-sur-Seine. //
exemplaire

570 x 455 mm (format moyen); 4 ff. doubles de vélin d’Arches non paginés, portant, typographiquement, titre [p. 1], copyright [p. 2], colophon [p. 3], texte (Identité de la Lutte et de Zeus.) [p. 5], texte (Le monde est une harmonie de tensions …) [p. 9], texte (L’harmonie cachée surpasse l’harmonie visible.) [p. 13], les 3 zincographies (ff. simples) étant encartées dans les 3 derniers ff. doubles; en feuilles, réunies sous couverture de vélin d’Arches, rempliée à 2 côtés, portant titre typographique, au format fermé de 575 x 460 mm et présentée sous emboîtage de pleine toile brun moutarde, à double couvercle abattant, dos muet et 1er plat frappé du titre en noir, au format général de 600 x 475 x 20 mm; dans les dix exemplaires de tête, s’ajoute une chemise muette de vélin d’Arches, rempliée à 2 côtés, au format fermé de 575 x 460 mm, ayant vocation à recueillir la suite sur japon; édition à 90 + Dix exemplaires

Le colophon, numéroté à la presse en chiffres arabes (ou marqué de Un à Dix), n’est pas signé. Les estampes sont justifiées en chif­fres arabes (sur 90) ou marquées simplement de Un à Dix, et si­gnées H—t—g. Nous n’avons pas vu les épreuves sur japon numérotées de I à X, dans les 3 exemplaires consultés (Huit, Neuf, et Dix). La description est établie sur les exemplaires 26, 55 et Dix (FHH).

L’ordre des planches (et leur intitulé) – adopté lors de leur inven­taire interne par la «maison HH» en 1977 déjà et lors de l’éta­blissement de la «cartothèque photographique» – en l’occurrence L 1977-11, L 1977-13 et L 1977-12 – contredit non seulement la numérotation de 1 à 3 portée par l’artiste sur les épreuves de «bon à tirer» (cf. RMM 531 c., 532 c. et 533 c.), mais aussi l’ordre de l’ouvrage. La séquence adoptée maintenant suit donc et l’artiste et l’ouvrage même.  

Rappelons que la production de HH chez l’imprimeur Pierre Cha­ve, à Vence, est constituée d’images exécutées sur acétate semi-translucide et transférées par insolation sur zinc. Nous parlons ici, par commodité, de photo-autographies sur zinc (cf. à ce propos L 1970-33 [RMM 337] et commentaire technique ad L 1977-1 [RMM 521]).

Selon une note de MA sur un feuillet libre A5 (archives FHH, dos­sier Chave = «3e bordereau Chave»), à la date du 12/12/77, le tirage comprend, pour L 1977-11,10 / en / plus / de / ch[aque estampe], soit 4 pour HH, 4 pour Chave et 2 pour Bénichou; dans le cas de L 1977-13 (devenu infra L 1977-12 !], la note indique 14 en plus, soit 7 pour HH, 5 pour Chave, 2 pour Bénichou. La part «excédentaire» de HH se retrouve à chaque fois presque au complet dans les épreuves qui suivent, au descriptif, l’édition pro­prement dite (lettres d, f et e). Quelques épreuves s’ajouteront en­core, selon le  même feuillet: 2 pour démonstration / 1 pour im­primeur / 1 BN / 1 Beaubourg. D’après le semainier HH, la signature des planches est intervenue le 12.11.1977.

Une autre planche encore, L 1977-18 (cf. RMM 538), sem­ble avoir fait un moment partie de la sélection d’images pour La foudre pilote l’univers, qui sera le premier des trois ouvrages à estampes de HH sur des extraits de Héraclite. Suivront La premiè­re métamorphose du feu (3 zincographies en couleur et 11 frag­ments sur 3 pages), aux Editions F.B. en 1985, puis Mieux vaut cacher sa déraison (5 gravures en couleur et 12 fragments sur 5 pages), toujours chez le même éditeur, en 1987.

La collaboration de HH avec Pierre Chave, a commencé début 1977. C’est vers le 25 juin, selon l’agenda de l’artiste, qu’appa­raît, à la faveur d’un coup de téléphone, l’éditeur parisien Fran­çois Bénichou, qui viendra à Antibes le 13 août 1977. Dès le 20 août, le nom de l’imprimeur Chave semble répondre dans l’agen­da à cette visite et sans doute à la mise en train du projet discuté. En l’absence de correspondance conservée, on ne peut rien dire de plus de la création du premier des trois ouvrages de HH sur des textes de Héraclite, lequel sera signé le 12 décembre 1977, à Antibes, sinon à Vence.

Pour le choix des aphorismes, c’est Simon de Cardaillac (* 1932) un assistant de HH (octobre 1961-février 1964, octobre 1966-décembre 1970), qui mit à disposition de l’artiste une photocopie de son exemplaire de Héraclite d’Ephèse · Traduction nouvelle et intégrale avec introduction et notes par Yves Battistini · Avant-propos de René Char, Cahiers d’art, Paris 1948 (conversation téléphonique du 23.8.2006 avec S. de C. et cahier de MA du 12.10.1976 à février 1980 inclus). On précisera que l’exemplaire de cette publication qui figure, aujourd’hui encore non coupé, dans la bibliothèque de la FHH, est un cadeau du marchand Marwan Hoss, le 16.10.1978; l’édition grec-français de Héraclite · Allégories d’Homère, Les Belles Lettres, Paris 1962, reçue le 27.12.1975, également non coupée, n’a pas non plus servi à la sélection des fragments.

On sait que HH a fréquenté le Vizthumsche Gymnasium à Dres­de, où l’on «faisait obligatoirement neuf années de latin et six de grec» (HH, Autoportrait, p. 20). Dès lors, le choix de Héraclite n’est à l’évidence pas fortuit. En 1976, l’artiste expliquera encore en s’enthousias­mant: «Cette vie dans l'Antiquité nous éloignait des garçons de notre âge. (…) Nous vivions d'idéal et discutions d'Homère, de Platon et de Socrate. // Je garde, depuis ce temps lointain, une grande admiration pour Héraclite. Son oeuvre est courte, brève, mais avant tout le monde, il avait pressenti les découvertes de la physique et de la science modernes. Il parlait déjà de l'existence des atomes. Ses sentences, ses maximes sont frappées au coin du bon sens, de la raison simple, sans grands mots ni longs discours. Mais elles vont loin. ‘Un homme ne peut jamais aller deux fois dans le même fleuve’, et tant d'autres. Beaucoup de phrases à l'emporte-pièce, très courtes. // C'est pour cela qu'on le prend moins au sérieux que Platon ou que Socrate; mais il me paraît pourtant aller plus profond dans le coeur humain et dans la connaissance du monde. Et il n'est jamais ennuyeux ! // Dans toute l'Allemagne, il n'existait pas de collège plus résolu­ment, plus strictement humaniste que le Vitzthumsche Gymnasium. Nous y étions comme exilés du monde contemporain.» (HH, Autopor­trait, p. 27).


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