ART ABSTRAIT, 1946                                     

une lithographie pour le portefeuille Art abstrait •12 lithographies originales, préface de Charles Estienne, Editions Opéra, Paris 1946, dont colophon:

Cet ouvrage a été imprimé pour la typographie / sur les presses de Chantenay à Paris. Les litho- / graphies sortent des presses de Desjobert à / Paris  //
Le tirage a été limité à 100 exemplaires, tous / numérotés. Il a été tiré en outre 20 exemplaires / hors commerce, marqués h.c. pour les divers / collaborateurs de cet ouvrage. //
Exemplaire N°  

330 x 245 mmm (format moyen) ; 12 ff. doubles, précédés de 2 ff. double portant texte typographique de Charles Estienne, en anglais (Abstract art) et en français (D’un art abstrait) et une notice d’orientation, sous chemise de vélin de Bellegarde portant titre (Art abstrait / 12 / lithographies / originales / de / Del-Marle / Dewasne / Deyrolle / Domela / Engel-Pak / Fleischmann / Hartung / Misztrik de Monda, Poliakoff, Serge / Raymond, Marie / Schneider / Warb, Nicolaas / Préface / de / Charles Estienne / “Opera”  / Paris) et colophon (p. [3]) ; sous couverture typographique en noir et vert, de vélin beige (restituant le titre), à 3 rabats intérieurs, au format fermé de 330 x 255 x 25 mm; édition à 100 + 20 exemplaires  

Le colophon est numéroté à l’encre noire. Les planches, tirées sur feuillets doubles de vélin pur fil du au format moyen de 330 x 250 mm sont justifiées (en bas à gauche) et signées (en bas à droite), soit en l’occurrence Hartu-ng ; l’image est typographiquement précédée, en p. [1], d’une citation de Montaigne, en deux langues, et du nom de Hartung.

La description est établie sur les exemplaires nos 21 (Paris, BnF) et 32 (Gravelines, Musée du dessin et de l’estampe originale).

En février 1946, dans le Paris qui s’éveillait de la guerre, Denise René présente dans sa galerie une exposition de Peintures abstraites, avec Dewasne, Deyrolle, Domela, Hartung, Marie Raymond, Schneider et d’autres. Au même moment, les Domini­caines offrent à César Domela l’usage d’un local au 15, rue Cujas, qui y fonde aussitôt le « Centre de recherches » voué à l’art abstrait. Cinq expositions de groupe y auront lieu. Les peintres assurent eux-mêmes le gardiennage et discutent avec un public souvent jeune, intéressé ou réfractaire. Dewasne, Charles Estienne, Léon Degand, Herbin, Madeleine Rousseau, Wilhelm Uhde font des conférences sur l'art abstrait. L’album collectif qui réunit les participants, sauf Herbin, rend justement l’écho de ces activités. La notice d’orientation qui suit la préface indique : Du mois de février au mois de juillet 1946 se sont tenues à Paris, rue Cujas, une série d'expositions consacrées à l'art abstrait. Dans une salle ouverte au cœur du Quartier Latin, des milliers de visiteurs, surtout des étudiants, ont pu voir des toiles représentatives de toutes les tendances de cet art encore si combattu, encore si peu connu. / Cinq conférences faites dans la même salle paral­lèlement aux expositions, furent consacrées à l'art abstrait, sa raison d'être, son évolution, ses théories, ses techniques, sa place dans le monde actuel des arts, des lettres et des sciences. / (…) Pour laisser une trace vivante de ces manifestations, les peintres ayant participé à ces expositions ont composé spécialement pour la circonstance les lithographies qui forment cet album. Chaque peintre a également choisi, chez un de ses auteurs préférés, un passage qui a paru lui convenir plus particulièrement, qui lui semblait donner une justification, une explication de son art; ·ou qui, à l'occasion, puisse faire une excellente boutade dans le feu d'une discussion plus ou moins académique. Le bulletin de souscription, au prix de 1.200 francs l’exemplaire, avait annoncé que l’ouvrage, présenté dans le format in-4o raisin, fai[sai]t suite à une série d’importantes expositions consacrées à l’art dit « abstrait », qui (…) remportèrent un très grand succès. Les artistes avaient été choisis parmi les plus représentatifs de cette école. L’édition du recueil, constituant un ensemble d’une valeur exceptionnelle, était bilingue: on espérait semble-t-il retenir l'attention des amateurs alliés de passage à Paris. Or le 1er mars 1947, dans une lettre circulaire relative à notre «Art-Abstrait » (documentation FHH), l’éditeur faisait état d’un reliquat de 50 exemplaires et le distributeur, la Ste Intercontinentale du Livre, n’en avait vendu que huit à des libraires…